Intervention d’Eric Lejoindre, maire du 18e


Inauguration de la rue Pierre Mauroy à Paris, 8 novembre 2022

Mesdames et Messieurs,

Peu d’hommes, sans doute, rassemblent autour de leur mémoire une aussi grande diversité de personnalités, représentant tant de facettes de l’engagement public.

Notre cérémonie témoigne de l’importance de la place qu’a pris Pierre Mauroy dans notre histoire.

Dans notre histoire politique, bien sûr : un président de la République, un Premier ministre, de nombreux ministres, parlementaires, maires, responsables de partis et surtout évidement du Parti socialiste, des secrétaires nationaux et de section, des militantes et des militants, réunis par ce matin d’automne à la Porte de la Chapelle.

Mais dans l’histoire du mouvement social aussi, de la Fédération Léo Lagrange à la Fondation Jean Jaurès bien sûr.
Et dans le cœur de tant de citoyennes et de citoyens du 18e arrondissement et de tout Paris.

Voilà pourquoi nous sommes réunis : pour inscrire dans la mémoire de nos rues le 1er Premier ministre de gauche de la V e république, le premier secrétaire du Parti socialiste, le Président de l’Internationale, le fidèle élu du Nord, le maire de Lille, le député, le sénateur, le fondateur de la Fédération Léo Lagrange et de la fondation Jean Jaurès.

Pour témoigner de l’admiration que nous portons à cet homme de tant de combats, de constance, de persévérance, de fidélité, de confiance dans l’avenir et dans la jeunesse.

Pour témoigner de l’admiration que nous portons à cet homme qui ne se résignait pas, et qui a démontré que le rôle des responsables politiques n’est pas seulement de s’insurger, de gronder mais avant tout d’agir, de construire, de changer la vie et donc de gouverner.

De gouverner et donc d’assumer, y compris dans les moments les plus difficiles.

Alors oui, nous témoignons de notre admiration pour un des acteurs centraux de l’union de la gauche, de l’abolition de la peine de mort, du remboursement de l’IVG, de la retraite à 60 ans, de la 5e semaine de congés payés, de l’ISF ou encore de la décentralisation, mais aussi de l’engagement européen et de la préparation de l’euro.

Courage, constance, fidélité, contribution à écrire l’histoire, Paris devait bien une rue à Pierre Mauroy, et elle trouve parfaitement sa place ici, dans ce nouveau quartier de Chapelle internationale, le long des voies qui mènent à la gare du Nord.

Combien de fois Pierre Mauroy a-t-il longé ce morceau du 18e , l’a-t-il observé à travers les fenêtre de son train ?
Cette rue, elle trouve sa place dans ce nouveau quartier du 18 e populaire, qui fait aussi la démonstration, chère Anne Hidalgo, de l’importance du rôle des élus, des maires qui parviennent, à force d’engagement et de persévérance, à changer la vie, ici et maintenant.

Nous sommes, à deux pas du siège de Léo Lagrange, au cœur d’un territoire qui sait à quel point les principes de l’éducation populaire ont leur sens.

Nous sommes dans ce quartier des Portes de Paris, sur ce territoire marqué par son histoire ferroviaire, dans ce 18 e ouvrier, à quelques pas de la Goutte d’Or et de Montmartre.

Dans ce 18 e en plein renouveau, et au cœur de la Métropole, où l’action politique a tant de sens.
Pierre Mauroy connaissait le 18e , il était d’ailleurs venu soutenir la candidature de Lionel Jospin et de Daniel Vaillant aux législatives de 1981 dans cette circonscription de La Chapelle et de la Goutte d’Or, dans ce territoire aujourd’hui ancré à gauche.
Je ne doute pas qu’il l’aimait, ou à tout le moins que le 18e, son histoire, sa culture, son ambiance lui parlait.

Voilà pourquoi je suis si fier de pouvoir inaugurer avec vous toutes et tous cette rue Pierre Mauroy, alors que je ne l’ai pas connu directement. Mais j’ai conscience, comme nombre d’élus de gauche de ma génération, de l’ampleur de son héritage politique, de l’importance des défis auxquels il a fait face, et de la persévérance dont il a fait preuve avant d’accéder aux responsabilités nationales.

Je veux donc remercier très chaleureusement tous ceux qui ont contribué à prendre cette décision. Je pense bien sûr d’abord à notre ami Jean-Michel Rosenfeld, qui œuvre tant à faire perdurer la mémoire de Pierre Mauroy, habilement soutenu par Rémi Féraud en l’occurrence.

Merci à Daniel Vaillant qui, dans des discussions parfois denses sur les nominations des rues de ce quartier, a proposé – et obtenu du conseil de Paris – cette dénomination, avec le plein soutien des élus parisiens et bien sûr de la Maire de Paris.

Merci surtout à chacune et à chacun d’entre vous d’être présent ce matin pour saluer la mémoire de Pierre Mauroy.

Soyons, à notre tour, fidèle à son héritage.