Hommage de Jean-Yves le Bouillonnec, maire de Cachan, 11 juin 2015


Jean-Yves le Bouillonnec a inauguré une sculpture d’Alain Jaquet, artiste plasticien de la ville, à l’angle des rues Camille-Desmoulins et Pierre-Mauroy.

Il s’agit d’une représentation abstraite formée de deux piliers de granit pesant près de quatre tonnes, reliés entre eux par un grand disque de bronze. Elle est subventionnée par la ville, avec la société d’économie mixte de Cachan (SEMACA), dans le cadre de sa participation artistique à la rénovation urbaine.

Voici le discours prononcé par Jean-Yves le Bouillonnec à cette occasion, le 11 juin 2015 :

Monsieur le Président, cher Bruno Le Roux

Madame la Vice-présidente du Conseil Départemental

Mesdames et messieurs les élus,

Mesdames Messieurs les membres de l’association des amis de Pierre MAUROY
Monsieur Alain Jaquet,

Mesdames messieurs,

Chers amis,

Aujourd’hui, c’est un honneur et une vraie joie de vous accueillir pour l’inauguration de cette sculpture et je souhaite la bienvenue à chacun de vous qui avez répondu à notre invitation.

Il s’agit d’un moment particulier, puisqu’en inaugurant cette œuvre monumentale de notre concitoyen et ami Alain Jaquet, nous inscrivons dans notre espace public cachanais, une nouvelle traduction de l’art, de la culture qui l’embellit et l’apaise, en la dédiant à un fantastique parcours de vie, celui de Pierre Mauroy.

Cette œuvre monumentale veut symboliser la force, la constance, la résistance enracinées dans notre conscience collective, pour y inscrire les magnifiques valeurs de la République: la liberté, l’égalité, la fraternité, la laïcité, la solidarité.

Comment mieux dire que notre vie est sublimée par tout ce qui l’inspire.

Comme mieux exprimer l’engagement d’un homme qui a consacré sa vie non pas seulement à proclamer ces principes fondateurs de notre République, mais plus essentiel et primordial, à les inscrire dans tous les combats qu’il a portés , toutes les politiques publiques qu’il a eu la responsabilité de conduire et qui ont marqué la vie de nos concitoyens, le développement de notre pays et son histoire, celle de la gauche, celle du socialisme français, européen et international.

Cette œuvre est donc bien un hommage pertinent et expressif au Premier Ministre Pierre Mauroy, notre compatriote, notre concitoyen, notre ami.

Deux ans après sa disparition, l’imposante silhouette de l’ancien Premier ministre imprègne toujours sa chère ville de Lille, son beau département du Nord pour lequel il a mené de fantastiques combats mais aussi notre commune de Cachan pour laquelle il n’a jamais cessé de manifester son intérêt, ses affections, et dans laquelle il revenait souvent, toujours avec un plaisir qu’il ne dissimulait pas.

Je le rappelais lors de l’inauguration de la nouvelle voie toute proche qui porte son nom, Pierre Mauroy s’installe à Cachan, avec son épouse Gilberte, rue Benoit Guichon. Ce sont ses études à Ecole Normale Apprentissage qui occupait alors une partie du site actuel du campus, qui les conduisent dans cette banlieue sud de Paris dont la transformation, au cours de ces dernières décennies, rend difficiles la compréhension de ce qu’elle pouvait alors être : délaissée, mal équipée mais populaire et extrêmement vivante. Avant de rejoindre ses terres natales et familiales du Nord, sa vie est partagée entre son enseignement, ses responsabilités syndicales et politiques et son engagement municipal puisqu’il siège dans notre Conseil Municipal de 1965 à 1971, ce qui nous autorise à souligner que c’est a Cachan que Pierre Mauroy a exercé son premier mandat électif. Gilberte, quant à elle, enseigne dans l’unique collège d’Enseignement Général que notre ville accueille alors.

Sans nul doute, c’est au cours de ces années, « nos belles années de Cachan » aimait-il a souligner, que se sont forgés tous les idéaux, toutes les convictions qu’il a traduits tout au long de son prestigieux parcours public, qui l’a conduit jusqu’aux plus hautes fonctions de l’Etat.

Il y a deux ans, jour pour jour, en l’Hôtel des Invalides, le Président Hollande rendait un hommage solennel à Pierre Mauroy par ces mots : « rendre hommage à Pierre Mauroy, c’est faire l’éloge du courage en politique, de la constance et de la fidélité. Fidélité à ses origines, fidélité aux ouvriers, fidélité à son parti, fidélité à ses amis, à ses idées, à sa ville, à son pays, fidélité à l’Europe. Oui, fidélité à ce qui fait le sens d’une vie, l’accomplissement d’un destin, la contribution à l’Histoire».

« La vie de Pierre Mauroy nous montre que l’on peut avoir le sens des responsabilités et conserver son idéal. Que l’on peut servir l’intérêt supérieur de l’Etat et garder ses valeurs. Que l’on peut concilier la justice sociale et l’ambition économique. Que l’on peut être fidèle à sa tradition et préparer l’avenir. Que l’on peut faire de grandes réformes et faire preuve de réalisme. Que l’on peut exercer les plus hautes fonctions et rester un « militant ».


Mes sincères remerciements vont à la SEMACA et à ses équipes qui, au fil des réalisations urbaines entreprises il y a plus de soixante ans, ont permis l’aménagement d’un cœur de ville aujourd’hui pratiquement achevé, et que viendront aboutir la réalisation de la seconde salle du théâtre en cours, et la réhabilitation de l’Hôtel de Ville qui commence a l’automne.

Dans ce cœur de ville, notre SEM et la commune ont contribué à la création des espaces publics paysagers remarquables, notamment sur les rives de Bièvre, enrichis d’œuvres réalisées par des artistes cachanais, qui participent à leur esthétisme, à leur beauté devrais-je dire, qui enrichissent notre patrimoine artistique.

L’homme ailé de notre regretté Kazo, place du millénaire, inaugurée pour célébrer l’an 2000, Les oiseaux de notre concitoyenne Charlotte Franchisey, sur l’esplanade de la Fraternité dédiée à Jean Jaurès, inaugurée il y a quelques semaines.

Aujourd’hui, l’œuvre de notre ami l’artiste cachanais Alain Jaquet, qui par son geste a su faire une œuvre certes abstraite mais toute en élégance et puissance. Une certaine force s’y dégage, elle tend à se rapprocher du caractère fort et généreux de l’homme qu’était Pierre Mauroy.

La matière est bien entendu le granit qui pouvait le représenter au mieux, tel un roc. Et pas n’importe quel granit, ici à Cachan, un granit breton qui porte le nom de la commune d’où il est extrait : le granit bleu de Lanhélin d’Ille-et-Vilaine.
Les 3,5 m de la plus haute colonne personnifient la stature imposante de l’homme dans son rôle d’homme public, debout, solide.

Le poids de l’ensemble de la sculpture atteint 4 tonnes. 4 tonnes qui la rendent comme empreinte qu’a laissé Pierre Mauroy.

Le coût de conception, de réalisation et d’installation de cette œuvre est 65 000 euros TTC, assuré par la SEMACA dans le cadre du 1% artistique.


Permettez-moi de remercier :

  • l’entreprise « La Général de Garnit » qui a fourni et accompagné le travail du granit,
  • l’entreprise ATV assainissement terrassement voirie Michel Demulder, qui a emménagé le site et installé l’œuvre, ce qui n’était pas une mince affaire,
  • les services municipaux, techniques et des espaces verts, ceux du Protocole et des Fêtes et Cérémonies.

Je voudrais, pour achever mes propos, évoquer la belle phrase que nous avons voulu graver sur le granit. Elle est de Pierre MAUROY, bien sûr, et traduit ce qui me semble l’illustration la plus vraie, de ce qu’il a pu être:

« Les hommes passent avec le reste. Mais les justes causes, elles, ne meurent jamais »

Pierre MAUROY