À l’occasion du septième anniversaire de la mort de Pierre Mauroy, La Voix du Nord a rappelé, dans son édition du 6 juin 2020, la dernière intervention importante de l’ancien maire de Lille au Sénat quelques semaines avant son départ du Palais du Luxembourg. En octobre 2010, lorsque le gouvernement de François Fillon proposait de repousser à 62 ans l’âge légal du départ à la retraite, Pierre Mauroy n’a pas hésité à prendre la parole pour s’opposer à ce projet.
« J’entends encore ces ouvriers qui me disaient qu’ils ne pouvaient plus arquer, a-t-il alors déclaré depuis sa place numéro 17 du Sénat. Quand nous avons proposé la retraite à 60 ans, ça a été un immense espoir. Certes, il faut réformer les choses, mais ce n’est pas une raison pour effacer cette ligne de vie. La retraite à 60 ans, c’est un droit. Nous ne voulons pas abandonner la retraite à 60 ans. La liquider de cette façon, ce n’est pas digne. La retraite à 60 ans a gonflé les voiles du pays. On n’a pas le droit d’abolir l’histoire. On ne peut effacer comme ça, en passant, la loi la plus importante peut-être de la Ve République. »
À 82 ans, le père de la retraite à 60 ans défendait ainsi la réforme qu’il avait fait voter une trentaine d’années plus tôt en tant que Premier ministre de François Mitterrand. Lui qui, comme le rappelle régulièrement Guy Le Flécher, membre de la Fondation Pierre-Mauroy et ancien responsable de Lille Magazine, était assidu aux réunions du groupe socialiste au Sénat le mardi afin de pouvoir réserver ses interventions aux grandes occasions.