Vice-président de l’Internationale socialiste depuis 1989, Pierre Mauroy en est devenu le président en septembre1992, lors du XIXe congrès de cette institution qui se tenait à Berlin. Après avoir quitté son poste de Premier secrétaire du Parti socialiste français, il succédait ainsi à Willy Brandt, l’ancien chancelier de la République fédérale d’Allemagne, qui occupait cette fonction depuis plus de 16 ans.
C’est l’époque où la chute du mur de Berlin, intervenue trois ans plus tôt, et la fin de la Guerre froide avaient bouleversé le paysage politique mondial. On assistait ainsi à l’émergence de partis sociaux-démocrates nouveaux dans les nombreux pays qui accédaient à la démocratie sur tous les continents. Partageant la vision de son prédécesseur de parvenir à une Internationale socialiste véritablement universelle, Pierre Mauroy s’est immédiatement engagé à les accueillir au sein de son mouvement. Sous son mandat, le nombre des partis adhérents a pratiquement doublé pour atteindre près de 150, lors du congrès qui s’est tenu dans l’immeuble des Nations-Unies à New York en 1996.
Autre orientation forte : considérant que la mondialisation de l’économie devait s’accompagner d’une mondialisation de la politique, Pierre Mauroy n’a jamais cessé d’inviter l’Internationale socialiste à réfléchir à la manière d’introduire davantage de liberté, de justice, et de respect de la dignité humaine dans toutes les actions publiques. De multiples réunions de travail du Conseil international sur ces thèmes se sont tenues, pendant toutes ces années, à Buenos Aires, Budapest, Capetown, Genève, Lisbonne, New Delhi, New York et Tokyo… De nouvelles instances telles que la Commission de l’IS pour le progrès mondial, chargée d’élaborer une approche social-démocrate de la mondialisation, a été mises en place. Des conférences mondiales d’élus locaux ont été organisées…
Bref, lorsqu’au congrès de Paris, en novembre 1999, Pierre Mauroy a cédé sa place de président de l’internationale socialiste pour en devenir le premier président honoraire, c’est un mouvement entièrement rénové qu’il a légué à son successeur à Antonio Gutteres, alors Premier ministre portugais.