Claude BOUCHAFA, Militant à la section François Mitterrand à Paris (15ème) et adhérent à l’Association des Amis de Pierre Mauroy, a rédigé un témoignage et une réflexion sur l’action de Pierre Mauroy, publié ci-après, avec son aimable accord.
Pierre Mauroy, Le Premier Ministre de la Justice Sociale
« On ne nait pas impunément sur cette terre du Nord, dans ce pays qui fut le berceau du mouvement ouvrier français. Tout vous porte, tout vous entraine vers le socialisme ». Pierre MAUROY
La justice sociale a été une des priorités de Pierre MAUROY en tant que Premier Ministre, dirigeant et militant socialiste.
J’ai retenu des réflexions lues dans un de ses livres, des questions dans un autre et une réponse à un journaliste du Parisien qui corroborent fortement ce combat politique.
Les réflexions – Livre : A gauche
Nous ne sommes pas des protectionnistes. Mais l’Europe doit se préserver, à nos frontières communes, du désordre économique international. Si elle manquait gravement à cette obligation, la France serait fondée à prendre des mesures de sauvegarde qui lui soient propres. Nous n’admettons pas le libre échange des désordres.
Qui pense sérieusement qu’une société pourrait résister longtemps et sans trouble majeur aux frustrations et au désespoir d’une jeunesse soumise quotidiennement et directement aux séductions de la société marchande mais privée, faute de travail, du moyen d’y accéder ?
Les politiques économiques libérales sont fondées sur l’acceptation d’une société à deux vitesses, de ce que l’on appelle une société « duale ». Il y a ceux qui peuvent suivre le rythme, ceux qui peuvent faire face à la mutation, et les autres, les laissés-pour-compte. C’est cette vision d’une société à deux vitesses que nous refusons.
Mais la solidarité n’est pas seulement affaire d’argent. L’inégalité en France n’existe pas seulement entre ceux qui ont tout – et parfois plus encore – et ceux qui n’ont rien. Elle est flagrante aussi entre ceux qui savent et ceux qui ne savent pas. Entre ceux qui peuvent conduire le cours de leur vie et ceux à qui on ne demande jamais ce qu’ils veulent, ni même ce qu’ils pensent. Entre ceux qui élisent leur domicile et ceux qui sont assignés à résidence. Entre ceux qui commandent sans expliquer et ceux qu’on commande sans les écouter.
On ne comprend rien au socialisme, si l’on ne comprend pas qu’il est né de la souffrance des hommes, de leur humiliation et de leur révolte. Pour défendre les idées qui sont les nôtres, je n’éprouve pas le besoin d’élever la voix. Je suis fondamentalement de gauche.
Les questions – Livre : Héritiers de l’avenir
Comment ne pas être frappé par le fait que dans les pays dits évolués, des dizaines de millions d’hommes, capables de produire des richesses qui pourraient être réparties entre les plus démunis, sont contraints à l’humiliation du chômage par les vices d’un système impuissant à maîtriser son propre désordre ? Comment accepter l’égoïsme des nantis aussi acharnés à la défense de leurs privilèges et utilisant la crise elle-même pour augmenter encore leurs profits ? Comment comprendre que les peuples sous-développés se voient refuser ou disputer par le capitalisme international l’exploitation de leurs ressources naturelles ?
Comment ne pas être saisi d’inquiétude devant le gaspillage des richesses de la Terre, devant la dégradation des conditions de travail, liée à la recherche de la productivité, devant la détérioration des conditions de vie et les difficultés croissantes d’habitat et de transport, résultant d’un urbanisme commandé par la loi du profit ?
La réponse au Parisien du 05 avril 2002 – Propos recueillis par Bernard Mazières | 05 Avril 2002
« Mais l’évolution de la société, qui assimile la classe ouvrière au fourre-tout de la classe moyenne, ne doit pas faire oublier dans nos discours et dans nos actes notre électorat populaire. Il faut utiliser les mots de travailleurs, d’ouvriers ou d’employés : ce ne sont pas des gros mots ! La classe ouvrière existe toujours. Pour le premier tour, et le second, il faut donc des gestes à l’égard du mouvement populaire ».
Carrément à l’opposé du nouvel électorat proposé par Terra Nova au Parti Socialiste. Pierre MAUROY lui raisonnait en classes sociales et il avait raison.
On constate par ses écrits, ses discours, ses entretiens, que la justice sociale est la réponse à la question sociale, toujours d’actualité, qui demeure bien la réflexion prioritaire des socialistes aussi bien en France, en Europe, dans la Francophonie, le monde pour le PS, le PSE et l’Internationale socialiste. Les dirigeants du Parti Socialistes devraient se souvenir de ce combat mené par Pierre MAUROY.
Pierre MAUROY le premier Ministre de la Justice Sociale toujours soucieux de cette France qui souffre d’une crise économique qui dure et pour qui le travail était un droit.
Son bilan sur la justice sociale à la tête du gouvernement de l’union de la gauche l’atteste : les 39 heures, la 5e de congés payés, le relèvement du SMIC et des allocations familiales, la retraite à 60 ans, les lois Auroux, garantir la sécurité des citoyens, la loi QUILLIOT sur les droits et devoirs des bailleurs et des locataires, création des missions locales, les ZEP une première réponse aux quartiers populaires en difficulté, mise en place de la mission permanente de lutte contre la toxicomanie, le traitement social du chômage avec un double objectif : prendre en charge les chômeurs pour éviter exclusion et misère et restaurer un pouvoir d’achat de nature à relancer l’emploi, l’Impôt de Solidarité sur la Fortune,…
Pierre MAUROY a été le digne héritier de Jean JAURES, Léon BLUM et Léo LAGRANGE et qui a été si fier du Front Populaire.
Nous socialistes, nous sommes les héritiers de Pierre MAUROY ce socialiste démocrate et républicain.
Claude BOUCHAFA