Jean-Michel Rosenfeld : Pierre Mauroy à la maison Léon Blum à Jouy En Josas


A l’occasion du 80e anniversaire de l’arrivée au pouvoir du Front populaire, je me souviens que, deux semaines après sa nomination à Matignon, Pierre Mauroy avait tenu à se rendre à Jouy-en-Josas pour rendre visite à Jeanne Blum, la veuve de Léon Blum, et pour déposer une gerbe sur la tombe du président du conseil des ministres du gouvernement de l’époque.

© Coll Fondation Jean-Jaurès/MPG

Accompagné de Robert Pontillon, sénateur-maire de Suresnes, proche de Jeanne Blum, de Roger Fajardie, député européen, et de moi-même, Pierre Mauroy a été reçu dans le salon où il était venu, 31 ans plus tôt, en tant que représentant des Jeunesses socialistes au sein de la délégation officielle de la SFIO, saluer la dépouille de l’ancien dirigeant de leur parti. Pendant plus d’une heure, la conversation a porté  sur les souvenirs du Front populaire et sur les perspectives offertes par la récente victoire de François Mitterrand à l’élection présidentielle d’avril-mai 1981. Avant de nous séparer, Jeanne Blum a confié au nouveau Premier ministre un cadre contenant une partie du discours prononcé par son mari devant l’Assemblée nationale, trois mois après son investiture, dans lequel il dressait l’inventaire des promesses de campagne qui avaient été tenues. « Je vous le confie, a-t-elle alors assuré, mais il faudra me le rendre. »

Pendant les trois années qu’il a passé à Matignon, ce cadre a figuré en bonne place dans le bureau du Premier ministre. Et, en juillet 1984, quelques jours avant la démission de Pierre Mauroy, il a repris le chemin de la maison de Léon Blum à Jouy-en-Josas où tous les visiteurs peuvent, à leur tour, le voir.

Jean-Michel Rosenfeld