Un an après le décès de Jean-Michel Rosenfeld, sa fille Estelle a organisé, le mardi 5 mars 2024 en fin d’après-midi, au Théâtre de l’Opprimé, dans le 12e arrondissement de Paris, un hommage à la mémoire de son père auquel un nombre important de ses amis a répondu présent. Parmi eux, on comptait plusieurs adhérents de l’Institut Pierre Mauroy. Vous trouverez ci-dessous le texte de l’allocution que Bernard Derosier, co-président de l’Institut, a prononcé à cette occasion et qui nous rappelle le rôle discret mais important que Jean-Michel a joué auprès de Pierre Mauroy pendant une bonne trentaine d’années.
Je m’exprime ici, dans cette soirée d’hommage à Jean-Michel ROSENFELD, an nom de l’Institut Pierre MAUROY, organisation que nous avons créée il y a dix ans, et au sein de laquelle Jean-Michel a joué un rôle de premier plan.
Citer l’Institut Pierre MAUROY, c’est bien entendu évoquer Pierre MAUROY lui-même et, ce faisant, c’est faire un lien avec JeanMichel.
C’est en 1979 que ce lien s’est établi et qu’il aura duré sans faille jusqu’à la disparition de l’ancien Premier Ministre, en juin 2013. Trente-quatre ans de fidélité dans l’amitié et dans l’action politique.
Car Jean-Michel était ce qu’il est convenu d’appeler un homme politique engagé dans le Parti Socialiste, défenseur de valeurs fondamentales, la Démocratie, les Libertés, la
Solidarité. A ce titre, il participait aux congrès du PS et notamment au Congrès de Metz en avril 1979. Il y défendait, avec quelques autres, une motion qui s’était vue affecter la lettre « F ». On était allé jusqu’à « G ». Son titre : « Revenir à la ligne d’Epinay », congrès du rassemblement des Socialistes en 1971. Cette motion obtint 3,1 % des votes des militants, un score insuffisant pour prétendre changer l’ordre des choses. Jean-Michel a alors contribué à faire fusionner le texte dont il était porteur avec celui que Pierre MAUROY présentait alors et qui s’intitulait « Pour le Socialisme : synthèse et unité dans la clarté ». De ce moment-là, Jean-Michel a occupé une place importante auprès de Pierre MAUROY, au point, deux ans plus tard, en 1981, de figurer parmi les membres du Cabinet du Ministre.
J’ai personnellement mieux connu et apprécié les qualités humaines et la compétence
politique de Jean-Michel à partir de ce moment-là. Nos chemins ont donc été très souvent les mêmes depuis 45 ans.
C’est tout naturellement que dans les semaines qui ont suivi la disparition de Pierre MAUROY, quelques-uns de ses collaborateurs (Lyne COHEN-SOLAL, Michel THAUVTN, Ghislaine TOUTAIN et, bien entendu, Jean-Michel) et quelques responsables politiques comme moi-même avons décidé de pérenniser la pensée de Pierre MAUROY dans les différents secteurs de la vie politique locale, nationale ou internationale.
Nos colloques annuels y contribuent et les connaissances qu’avait acquises Jean-Michel au cours de cette proximité avec Pierre MAUROY ont toujours été un précieux concours.
C’est grâce à Jean-Michel et à sa pugnacité que le nom de Pierre MAUROY a été donné à la salle de réunion de la Cité Malesherbes. Il s’était même fâché devant, non pas la réticence, mais la durée qu’il fallut à la Fondation Jean Jaurès pour décider de cette dénomination.
Il nous arrivait, Jean-Michel et moi, de déjeuner ensemble et de partager nos analyses de la situation politique ou de la vie du PS. Nous étions toujours en plein accord. La dernière fois se fut en février 2022, il y a deux ans déjà. Il tirait encore la jambe à la suite d’une mauvaise chute quelques temps plus tôt. Cela n’avait pas affecté sa capacité de réflexion et, le temps d’un repas, nous avons refait le monde, surtout le nôtre, la France, la Gauche, le Parti Socialiste.
Il reste encore beaucoup à faire. Quel dommage que tu ne sois plus là Jean-Michel.